"On a l’habitude en Belgique francophone d’une forme de résignation citoyenne: ‘À quoi bon se mobiliser, de toute manière ça ne sert à rien, rien ne bougera, alors pourquoi se donner du mal?’. Dès que quelqu'un formule une opinion, nous nous mettons en colère car cela nous renvoie à notre sentiment d’impuissance. C’est comme si toute une population était devenue dépressive à force d’être gouvernée par des petits messieurs corrompus. Nous avons désappris à dire les choses, nous avons été dépossédés de la faculté d’utiliser les mots pour nous défendre, pour résister. Nous sommes complexés car la langue que nous parlons est d’abord la langue de notre grand frère la France, celui qui se moque de nous et de notre bâtardise, qui considère que nous sommes une partie de lui. Mais il y a du positif: avec cette crise, des voix s’élèvent, des voix désireuses de créer du débat, de revendiquer et de défendre des valeurs sociales fortes, de dépasser le stade anal du mécontentement."
#CélineGillain sur fb et ci-dessous #PascaleVielle et #MichelGenet
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