Le bon génie du lac
Glissant un Ćil Ă la surface
Nessie pose un regard fùché
Sur le promÚne-cons bùché
Chargé de beaufs à la vue basse
Venus troubler l'onde et l'espace.
â Dans quel obscur trĂ©fonds cachĂ©
Dans quel monde aqueux détaché
S'exiler pour trouver la grĂące ? â
Noyer d'un coup de queue l'esquif
Serait l'occasion d'un bon kif,
Mais Nessie proscrit la violence,
Ne tuant que pour se nourrir
Mais bouffer ça, plutÎt mourir !
Ces bruiteurs ont bien de la chance...
Thor
Ă marier
Est-ce une cangue, est-ce un carcan
Qui lui tient le col de la sorte ?
Est-ce une peau de bĂȘte morte,
Son collet de vague astrakan ?
Elle parut au monde quand
Monsieur Chevreul sortait de page
Et lâhaleine quâelle propage
Mettrait en fuite le grand khan.
Pour le magyare et le cacique,
Elle teignit sa hure ainsi que
Lâor grisonnant de ses cheveux.
Tels les maquignons, dans les foires,
à force de vésicatoires,
Maquillent un bidet morveux.
Laurent Tailhade
Ă marier
Est-ce une cangue, est-ce un carcan
Qui lui tient le col de la sorte ?
Est-ce une peau de bĂȘte morte,
Son collet de vague astrakan ?
Elle parut au monde quand
Monsieur Chevreul sortait de page
Et lâhaleine quâelle propage
Mettrait en fuite le grand khan.
Pour le magyare et le cacique,
Elle teignit sa hure ainsi que
Lâor grisonnant de ses cheveux.
Tels les maquignons, dans les foires,
à force de vésicatoires,
Maquillent un bidet morveux.
Les sportifs du dimanche
Tout le matériel est à bord :
L'équipement de randonnée...
Quittant la méditerranée,
Nous faisons route vers le nord.
Sous couvert de faire du sport
DÚs demain, toute la journée,
Nous gagnons La Tour-sur-Tinée
Pour nous vautrer dans le confort.
La vue de la chambre est charmante
Et nous fait supporter l'attente
Du dĂźner en cinq plats ce soir...
Nous choisirons un bon Bourgogne
Que nous sifflerons sans vergogne
LĂ , bientĂŽt, dĂšs qu'il fera noir !
Thor
Les coulisses de la pop
Roxanne, jâai la libido
Au taquet et la bourse pleine.
Tu te rends compte de lâaubaine ?
Autant dire un eldorado.
Garde la monnaie, câest cadeau.
Ăteins ce nĂ©on rouge obscĂšne.
Il faut dĂ©router tout sans-gĂȘne
Nunuche ou micheton crado.
Tu peux remiser ta guĂȘpiĂšre,
Essuyer ton fard Ă paupiĂšre :
Grimée, tu perds ton naturel.
Retire tes talons aiguille,
Ă plat, tu marches mieux, ma fille,
LĂ ! VoilĂ ! je bande, bordel !
Thor
Le chien de l'astronaute
Je ne suis pas Thomas Pesquet
Pour me la coller sur l'oreille
Et sept longs mois, pour de l'oseille,
Faire du vélo sans braquet.
PlutĂŽt ronfler sur ce parquet
Embaumant la cire d'abeille
Ou bien, roulé dans ma corbeille,
En Ă©craser un bon paquet ;
Ainsi rĂȘver des phĂ©romones
Qu'un lot de chiennes beauceronnes
Ont répandues dans le quartier,
EntremĂȘlĂ©s Ă la fragrance
Des micocouliers de Provence
Et aux senteurs de noisetier.
Thor
Le chien de l'astronaute
Je ne suis pas Thomas Pesquet
Pour me la coller sur l'oreille
Et sept longs mois, pour de l'oseille,
Faire du vélo sans braquet.
PlutĂŽt ronfler sur ce parquet
Embaumant la cire d'abeille
Ou bien, roulé dans ma corbeille,
En Ă©craser un bon paquet ;
Tout en rĂȘvant des phĂ©romones
Qu'un lot de chiennes beauceronnes
Avaient semées dans le quartier,
Qui se mĂȘlaient Ă la fragrance
Des micocouliers de Provence
Et aux senteurs de noisetier.
Thor
La mort des fumeurs (2/2)
[...]
Un soir de nécrose emphytéotique,
Nous avalerons chacun notre chique
Dans un rauque « allÎ ? » tourné vers les cieux ;
Et plus tard l'étrange armée des cloportes
Viendra pratiquer son art dispendieux,
Au formaldéhyde entre les chairs mortes.
Thor
Si tu veux, prenons un fiacre
Vert comme un chant de hautbois.
Nous ferons le simulacre
Des gens urf qui vont au Bois.
Les taillis sont pleins de sources
FraĂźches sous les parasols :
Viens ! nous risquerons aux courses
Quelques piĂšces de cent sols.
Allons-nous-en ! Lâombre est douce,
Le ciel est bleu ; sur la mousse
Polyte mĂąche du veau.
Il convient que tu tâattiffes
Pour humer, prĂšs des fortiffes,
Les encens du renouveau.
Laurent Tailhade
Deux plateaux de poissons
Le Golzinne et le Carrare
Se succĂšdent noir et blanc
Et sans rien qui les sépare
Se croisent Ă chaque rang.
Que cela ne vous effare
Mais ce dallage est un banc
OĂč chaque case ovipare,
Je le jure, est un hareng.
Oui, l'odeur est différente,
Mais c'est le Grand Trianon.
Il faut qu'il pourrisse, non ?
Le poisson, pour qu'on le sente,
Ainsi qu'au Palais-Royal
Le bar rayé vertical.
Thor
#Poesie #Sonnet #comprennequipourra
Que dit la Police ?
Roxanne, Ă©coute, il ne faut pas
Allumer la lumiĂšre rouge.
Toi et moi restons dans ton bouge.
Allez, fais sortir les Wampas.
Gare Ă qui s'accroche Ă tes pas
Et t'accoste si tu sors, ou je
Interviens armé d'une gouge,
Ne t'en déplaise, ou d'un compas.
Toi, arpenter les rues obscures ?
Exclu ; je paie pour tes morsures
Goulues jusqu'Ă l'aurore, au moins.
Roxane, c'est « tapis », ma mise.
Alors, si j'y perds ma chemise,
Laisse-moi partager tes joints !
Thor
Le Sylphe
Ni vu ni connu
Je suis le parfum
Vivant et défunt
Dans le vent venu !
Ni vu ni connu
Hasard ou génie ?
Ă peine venu
La tĂąche est finie !
Ni lu ni compris ?
Aux meilleurs esprits
Que dâerreurs promises !
Ni vu ni connu,
Le temps dâun sein nu
Entre deux chemises !
Paul Valéry
I am a #poet as well as a writer. I work mainly in #sonnet form. Found this in my Works in Progress folder from last winter. Finished it this morning. #poetry #poet #poetsofmastodon
#poet #Sonnet #poetry #poetsofmastodon
Le Sélénite
Pour faire un village lunaire,
Il faut un disque de Wagner,
Un carafon de kirschwasser,
Et le cerveau d'un visionnaire.
L'inspiration du MondfĂŒhrer
Lui vient quand il se désaltÚre.
Elle grandit de verre en verre
Et quand sort du plattenspieler
Der WalkĂŒrenritt, il s'excite :
â J'agrĂ©gerai le rĂ©golithe !
Grùce au céleste granulat,
Un jour, les monuments de sable,
Dont j'ai les plans dans mon cartable,
Feront de l'ombre au Walhalla !
Thor
2935
Ă l'hĂŽtel du grand Capelet
Ă peine sortis de voiture
Nous avons flairé l'aventure
Merveille ! elle nous appelait !
Dans mon bol de café au lait,
J'ai vu se confirmer l'augure :
Une traßnée de confiture
Prenait la forme d'un piolet.
Partis Ă l'aube souriante,
Nous avons marché sans faiblir,
Puis vu le plafond se couvrir.
Le brouillard s'accroche Ă la pente.
Ce n'est pas pour nous débiner,
Mais nous allons rembobiner.
Thor