Je suis le filet du trapéziste. La doublure cascade numéro trois. L’hostie et puis le vin de messe.
Je te mets en garde, si tu es du genre désespérément romantique qui ne sait baiser sans aimer, si tu n’aimes ni le grand guignol ni les jeux d’ombres ou de miroirs, si tu cherches un absolu, une vérité, ou un soupçon d’honnêteté tu ferais bien de filer. Ceci n’est même pas un roman à clef.
Ici, on travestit, use de proxys comme on fait sa lie.

Je suis une phobie. Un objet écran sur lequel l’image est projetée. Grâce à moi l’Auteur fait l’économie de son angoisse. Pure, désincarnée, primordiale, forcément diffuse, donc absolue.
Non, ici, pas d’absolu, pas de symbiose, pas d’intimité, rien d’authentique ni d’autobiographique : que du pathétique.
Seulement moi, une dose de soma, une persona qui me permettra d’assister à nos funérailles avec le smile.
Je dis nos funérailles parce qu’il y a un peu de Lui en moi.
Et puis un peu de moi en Lui. Je ne sais pas ce qui est le plus effrayant d’ailleurs. Mais écoutez, c’est normal, je ne suis pas là pour ressentir, je suis là pour filtrer et déverser agitez l’angoisse avant de l’utiliser. Portez à ébullition. Cristallisez. Laissez le tout précipiter, et vomissez le substrat encore une fois.
Un peu de nous en toi. C’est crade, mais hygiénique. Une crasse aseptisée. Une
scène de Snuffmovie esthétisée, un porno chic où la DP anale a le cul qui te sourit comme le chat d’Alice au pays des merveilles.

#Interface ( page 204) #2018

#NotNow #NotyourTeddy #ActuallyAutistic #FrenchLitt