Passer votre vieillesse dans la pauvreté, ça vous tente ?
En grève aujourd'hui pour préserver nos retraites !
"Le taux d’emploi des seniors en France s’est certes amélioré de dix points cette dernière décennie, mais il reste l’un des pires en Europe. Avec seulement 53,8 % des 55-64 ans en emploi en 2020 selon le ministère du Travail, le taux français est bien loin des taux suédois ou allemands, au-delà des 70 %. Trois ans avant l’âge d’ouverture des droits, après 59 ans, un pic de licenciements et de ruptures conventionnelles est constaté. Ce phénomène, les économistes l’appellent «l’effet horizon», qui s’apparente parfois à une préretraite financée par Pôle Emploi.
Mais ceux qui ne sont pas en emploi ne sont pas pour autant au chômage. Le dernier rapport du Comité d’orientation des retraites ne fait pas seulement des projections sur le déséquilibre supposé du système, il détaille aussi la situation des nouveaux retraités du régime général (soit la très grande majorité) en 2019. Dans les mois précédant l’ouverture de leurs droits, un peu plus de la moitié d’entre eux (55 %) avaient validé des trimestres dans le cadre d’un emploi, un quart avait fait de même, mais en étant au chômage, en invalidité, ou en maladie. Le dernier quart n’avait validé aucun trimestre dans l’année précédant la liquidation de leurs droits. «Ce que l’on observe aujourd’hui, c’est que les gens qui étaient en emploi l’ont gardé, explique l’économiste Bruno Coquet. En revanche, ceux qui perdent leur emploi et qui passent par le chômage après 50 ans ont très peu de chances d’en retrouver un. La probabilité de retour à l’emploi d’un chômeur senior est la plus basse de toutes les catégories. Elle est inférieure à celle d’une personne handicapée, elle revient au même niveau quand un senior a suivi une formation.»
Dans ces conditions, quels effets peut-on attendre du projet de réforme ? Pour le gouvernement, il ne fait guère de doute que celle-ci va mécaniquement entraîner une hausse de leur taux d’emploi, comme on a pu l’observer à la suite de la réforme de 2010 ayant repoussé l’âge légal de 60 à 62 ans, puis de la réforme Touraine allongeant progressivement la durée de cotisation à quarante-trois ans. Mais cela ne signifie pas, loin s’en faut, que la situation de l’ensemble des travailleurs expérimentés s’en trouvera améliorée. «Même lorsque l’âge légal de départ est reporté, le sas de non-emploi, dont la durée moyenne est de dix-huit à vingt-quatre mois, ne se résorbe pas», souligne ainsi Antoine Bozio, directeur de l’Institut des politiques publiques à l’Ecole d’économie de Paris. En étudiant la situation des premières générations concernées par la réforme de 2010, Michael Zemmour, économiste au centre d’économie de la Sorbonne, a quant à lui constaté que la situation «ni emploi ni retraite» avait nettement progressé chez les ouvriers. Si bien qu’en 2019, près d’un ouvrier âgé de 59 à 61 ans sur trois se retrouvait dans cette situation.
Aux effets du projet de réforme vont s’ajouter ceux d’une autre réforme entrée en vigueur la semaine dernière, celle de l’assurance chômage. «La durée d’indemnisation des seniors a baissé de trois trimestres, rappelle Bruno Coquet. On ne sait pas encore combien de personnes seront concernées, mais en théorie, cela va toucher massivement les générations qui partent à la retraite d’ici 2030.» Un cocktail explosif."
https://www.liberation.fr/economie/social/reforme-des-retraites-les-seniors-mis-a-lindex-20230206_LXSIGWI54RF5XEN2UU2BRTM7ZQ/
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