Cinéphile NostalGeek · @B_Renger
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Quel est le point commun entre Alien, la résurrection, Gladiator, La Planète des singes, La chute du faucon noir, M:I 3, Terminator renaissance ou encore Valérian et la Cité des Mille Planètes ?

Ce jeudi, à 18h30 au Forum des images :

Rencontre avec le story-boarder Sylvain Despretz.
🎟️ Infos / résa : forumdesimages.fr/les-programm

#portraitlosangeles #alien #gladiator #laplanetedessinges #lachutedufauconnoir #missionimpossible #terminator #valerian #cinema #sylvaindespretz #storyboard

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PoffinTime · @PoffinTime
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J'aurais des choses à dire sur L'île des morts, mais d'abord je vais vous parler de La Planète des Singes, parce que je suis pas encore tout à fait revenue de l'île de Courcy.

Je vais pas vous faire l'affront d'une critique de La Planète des Singes (le livre) par Pierre Boulle.
Déjà parce que beaucoup l'ont étudié + ou - en profondeur, et aussi parce qu'on en a fait à peu près autant de films que le gouvernement français a de scandales sexuels.

Le bouquin a été disséqué, retourné et re-retourné, et c'est pas difficile de comprendre pourquoi ; mon édition compte un peu moins de 200 pages, et c'est rempli d'un grand nombre de thématiques passionnantes.
Pourtant, Pierre Boulle réussit à parler efficacement de nature humaine, d'évolution, de ségrégation, de voyage dans l'espace, des dangers de l'égo et de seins sans survoler aucun des sujets abordés (bon, sauf peut-être le dernier).

Je n'ai pas vu tous les films, déjà parce que j'ai une culture cinématographique tristement un peu pauvre, mais aussi parce que j'ai... Peur des singes.
Mais dans ceux que j'ai vu, on ne trouvait qu'une infime partie du livre et des problématiques soulevées dans ses 3 parties (qui s'enchaînent remarquablement bien).
Alors, ce serait forcément un raté d'essayer de caser tout ce qui est dit en 90 minutes sans faire un film édulcoré, des personnages plats et un niveau de réflexion abyssal.
Cependant, de ce que j'ai vu de l'œuvre sur écran qui est tirée de ce livre, c'est un peu toujours la même chose qu'on voit ; la révolte des singes malmenés par les humains.
Les singes conspirent, forment des plans + ou - ingénieux, ça fait pan, ça fait boum, on peut mettre Tom Felton, bref, ça passe bien à la télé.

Eh bien, figurez-vous que ce passage... N'est même pas dans le livre.
Enfin, il y est.
Hors champ.
Vers la fin.

Et pourtant, il y a matière à dire !
Si je ne suis évidemment pas calée pour faire une analyse dans le contexte de la race, on y trouve tout de même des éléments intéressants qui sont interprétables sous ce prisme.
Par contre, là où il n'y a aucun doute, c'est dans la critique très clair d'une intelligence "supérieure" qui cherche à écraser mais se retrouve débordée par ses propres certitudes, sa propre vanité, et court à sa perte.

Par là, on peut faire de très nombreux parallèles à des œuvres même très récentes comme Detroit: Become Human et ses androïdes, ce qui est particulièrement saisissant quand on sait que le livre fête ses 60 ans cette année.
Comme avec Midnight, on pourrait presque recontextualiser ça dans le monde d'aujourd'hui ; avec un voyage vers Bételgeuse en 2500, on reste dans de la SF qui est rapidement expliquée sans tomber dans des détails techniques trop laborieux, mais sans tout de même trop de raccourcis.

Les raccourcis d'ailleurs, parlons-en.
Pendant une bonne partie de ma lecture, c'est ce qui me dérangeait.
Pourquoi les singes qu'Ulysse rencontre sont si semblables aux humain-es, alors même qu'il y avait matière à les rendre si différents ?
Eh bien en fait, tout s'explique vers la fin, et de manière très habile et crédible.

Et c'est ce que j'ai le + apprécié dans ce livre : la crédibilité.
Les sujets sont maîtrisés tout en nous laissant pléthore d'espace de réflexion.
Tout ou presque est expliqué sans nous perdre ou essayer de noyer le poisson pour couvrir des lacunes techniques.
On ne trouve pas vraiment de deus ex, les personnages sont très bien construits, notamment le personnage principal qui n'est pas toujours franchement sympathique (lire : on a parfois envie de lui mettre la tête entre les barreaux de sa cage) et les singes avec d'une part leurs tiraillements intérieurs, et d'autre part leur relation à leur système de société.

C'est un livre à relire, qui donnera à chaque fois du grain à moudre.

#mastolivre #mastolivres #bookstodon #laplanetedessinges #pierreboulle #dystopie

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PoffinTime · @PoffinTime
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J'aurais des choses à dire sur L'île des morts, mais d'abord je vais vous parler de La Planète des Singes, parce que je suis pas encore tout à fait revenue de l'île de Courcy.

Je vais pas vous faire l'affront d'une critique de La Planète des Singes (le livre) par Pierre Boulle.
Déjà parce que beaucoup l'ont étudié + ou - en profondeur, et aussi parce qu'on en a fait à peu près autant de films que le gouvernement français a de scandales sexuels.

Le bouquin a été disséqué, retourné et re-retourné, et c'est pas difficile de comprendre pourquoi ; mon édition compte un peu moins de 200 pages, et c'est rempli d'un grand nombre de thématiques passionnantes.
Pourtant, Pierre Boulle réussit à parler efficacement de nature humaine, d'évolution, de ségrégation, de voyage dans l'espace, des dangers de l'égo et de seins sans survoler aucun des sujets abordés (bon, sauf peut-être le dernier).

Je n'ai pas vu tous les films, déjà parce que j'ai une culture cinématographique tristement un peu pauvre, mais aussi parce que j'ai... Peur des singes.
Mais dans ceux que j'ai vu, on ne trouvait qu'une infime partie du livre et des problématiques soulevées dans ses 3 parties (qui s'enchaînent remarquablement bien).
Alors, ce serait forcément un raté d'essayer de caser tout ce qui est dit en 90 minutes sans faire un film édulcoré, des personnages plats et un niveau de réflexion abyssal.
Cependant, de ce que j'ai vu de l'œuvre sur écran qui est tirée de ce livre, c'est un peu toujours la même chose qu'on voit ; la révolte des singes malmenés par les humains.
Les singes conspirent, forment des plans + ou - ingénieux, ça fait pan, ça fait boum, on peut mettre Tom Felton, bref, ça passe bien à la télé.

Eh bien, figurez-vous que ce passage... N'est même pas dans le livre.
Enfin, il y est.
Hors champ.
Vers la fin.

Et pourtant, il y a matière à dire !
Si je ne suis évidemment pas calée pour faire une analyse dans le contexte de la race, on y trouve tout de même des éléments intéressants qui sont interprétables sous ce prisme.
Par contre, là où il n'y a aucun doute, c'est dans la critique très clair d'une intelligence "supérieure" qui cherche à écraser mais se retrouve débordée par ses propres certitudes, sa propre vanité, et court à sa perte.

Par là, on peut faire de très nombreux parallèles à des œuvres même très récentes comme Detroit: Become Human et ses androïdes, ce qui est particulièrement saisissant quand on sait que le livre fête ses 60 ans cette année.
Comme avec Midnight, on pourrait presque recontextualiser ça dans le monde d'aujourd'hui ; avec un voyage vers Bételgeuse en 2500, on reste dans de la SF qui est rapidement expliquée sans tomber dans des détails techniques trop laborieux, mais sans tout de même trop de raccourcis.

Les raccourcis d'ailleurs, parlons-en.
Pendant une bonne partie de ma lecture, c'est ce qui me dérangeait.
Pourquoi les singes qu'Ulysse rencontre sont si semblables aux humain-es, alors même qu'il y avait matière à les rendre si différents ?
Eh bien en fait, tout s'explique vers la fin, et de manière très habile et crédible.

Et c'est ce que j'ai le + apprécié dans ce livre : la crédibilité.
Les sujets sont maîtrisés tout en nous laissant pléthore d'espace de réflexion.
Tout ou presque est expliqué sans nous perdre ou essayer de noyer le poisson pour couvrir des lacunes techniques.
On ne trouve pas vraiment de deus ex, les personnages sont très bien construits, notamment le personnage principal qui n'est pas toujours franchement sympathique (lire : on a parfois envie de lui mettre la tête entre les barreaux de sa cage) et les singes avec d'une part leurs tiraillements intérieurs, et d'autre part leur relation à leur système de société.

C'est un livre à relire, qui donnera à chaque fois du grain à moudre.

#mastolivre #mastolivres #bookstodon #laplanetedessinges #pierreboulle #dystopie

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PoffinTime · @PoffinTime
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J'aurais des choses à dire sur L'île des morts, mais d'abord je vais vous parler de La Planète des Singes, parce que je suis pas encore tout à fait revenue de l'île de Courcy.

Je vais pas vous faire l'affront d'une critique de *La Planète des Singes* (le livre) par Pierre Boulle.
Déjà parce que beaucoup l'ont étudié + ou - en profondeur, et aussi parce qu'on en a fait à peu près autant de films que le gouvernement français a de scandales sexuels.

Le bouquin a été disséqué, retourné et re-retourné, et c'est pas difficile de comprendre pourquoi ; mon édition compte un peu moins de 200 pages, et c'est rempli d'un grand nombre de thématiques passionnantes.
Pourtant, Pierre Boulle réussit à parler efficacement de nature humaine, d'évolution, de ségrégation, de voyage dans l'espace, des dangers de l'égo et de seins sans survoler aucun des sujets abordés (bon, sauf peut-être le dernier).

Je n'ai pas vu tous les films, déjà parce que j'ai une culture cinématographique tristement un peu pauvre, mais aussi parce que j'ai... Peur des singes.
Mais dans ceux que j'ai vu, on ne trouvait qu'une infime partie du livre et des problématiques soulevées dans ses 3 parties (qui s'enchaînent remarquablement bien).
Alors, ce serait forcément un raté d'essayer de caser tout ce qui est dit en 90 minutes sans faire un film édulcoré, des personnages plats et un niveau de réflexion abyssal.
Cependant, de ce que j'ai vu de l'œuvre sur écran qui est tirée de ce livre, c'est un peu toujours la même chose qu'on voit ; la révolte des singes malmenés par les humains.
Les singes conspirent, forment des plans + ou - ingénieux, ça fait pan, ça fait boum, on peut mettre Tom Felton, bref, ça passe bien à la télé.

Eh bien, figurez-vous que ce passage... N'est même pas dans le livre.
Enfin, il y est.
Hors champ.
Vers la fin.

Et pourtant, il y a matière à dire !
Si je ne suis évidemment pas calée pour faire une analyse dans le contexte de la race, on y trouve tout de même des éléments intéressants qui sont interprétables sous ce prisme.
Par contre, là où il n'y a aucun doute, c'est dans la critique très clair d'une intelligence "supérieure" qui cherche à écraser mais se retrouve débordée par ses propres certitudes, sa propre vanité, et court à sa perte.

Par là, on peut faire de très nombreux parallèles à des œuvres même très récentes comme *Detroit: Become Human* et ses androïdes, ce qui est particulièrement saisissant quand on sait que le livre fête ses 60 ans cette année.
Comme avec *Midnight*, on pourrait presque recontextualiser ça dans le monde d'aujourd'hui ; avec un voyage vers Bételgeuse en 2500, on reste dans de la SF qui est rapidement expliquée sans tomber dans des détails techniques trop laborieux, mais sans tout de même trop de raccourcis.

Les raccourcis d'ailleurs, parlons-en.
Pendant une bonne partie de ma lecture, c'est ce qui me dérangeait.
Pourquoi les singes qu'Ulysse rencontre sont si semblables aux humain-es, alors même qu'il y avait matière à les rendre si différents ?
Eh bien en fait, tout s'explique vers la fin, et de manière très habile et crédible.

Et c'est ce que j'ai le + apprécié dans ce livre : la crédibilité.
Les sujets sont maîtrisés tout en nous laissant pléthore d'espace de réflexion.
Tout ou presque est expliqué sans nous perdre ou essayer de noyer le poisson pour couvrir des lacunes techniques.
On ne trouve pas vraiment de deus ex, les personnages sont très bien construits, notamment le personnage principal qui n'est pas toujours franchement sympathique (lire : on a parfois envie de lui mettre la tête entre les barreaux de sa cage) et les singes avec d'une part leurs tiraillements intérieurs, et d'autre part leur relation à leur système de société.

C'est un livre à relire, qui donnera à chaque fois du grain à moudre.

#mastolivre #mastolivres #bookstodon #laplanetedessinges #pierreboulle #dystopie

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J'aurais des choses à dire sur L'île des morts, mais d'abord je vais vous parler de La Planète des Singes, parce que je suis pas encore tout à fait revenue de l'île de Courcy.

Je vais pas vous faire l'affront d'une critique de *La Planète des Singes* (le livre) par Pierre Boulle.
Déjà parce que beaucoup l'ont étudié + ou - en profondeur, et aussi parce qu'on en a fait à peu près autant de films que le gouvernement français a de scandales sexuels.

Le bouquin a été disséqué, retourné et re-retourné, et c'est pas difficile de comprendre pourquoi ; mon édition compte un peu moins de 200 pages, et c'est rempli d'un grand nombre de thématiques passionnantes.
Pourtant, Pierre Boulle réussit à parler efficacement de nature humaine, d'évolution, de ségrégation, de voyage dans l'espace, des dangers de l'égo et de seins sans survoler aucun des sujets abordés (bon, sauf peut-être le dernier).

Je n'ai pas vu tous les films, déjà parce que j'ai une culture cinématographique tristement un peu pauvre, mais aussi parce que j'ai... Peur des singes.
Mais dans ceux que j'ai vu, on ne trouvait qu'une infime partie du livre et des problématiques soulevées dans ses 3 parties (qui s'enchaînent remarquablement bien).
Alors, ce serait forcément un raté d'essayer de caser tout ce qui est dit en 90 minutes sans faire un film édulcoré, des personnages plats et un niveau de réflexion abyssal.
Cependant, de ce que j'ai vu de l'œuvre sur écran qui est tirée de ce livre, c'est un peu toujours la même chose qu'on voit ; la révolte des singes malmenés par les humains.
Les singes conspirent, forment des plans + ou - ingénieux, ça fait pan, ça fait boum, on peut mettre Tom Felton, bref, ça passe bien à la télé.

Eh bien, figurez-vous que ce passage... N'est même pas dans le livre.
Enfin, il y est.
Hors champ.
Vers la fin.

Et pourtant, il y a matière à dire !
Si je ne suis évidemment pas calée pour faire une analyse dans le contexte de la race, on y trouve tout de même des éléments intéressants qui sont interprétables sous ce prisme.
Par contre, là où il n'y a aucun doute, c'est dans la critique très clair d'une intelligence "supérieure" qui cherche à écraser mais se retrouve débordée par ses propres certitudes, sa propre vanité, et court à sa perte.

Par là, on peut faire de très nombreux parallèles à des œuvres même très récentes comme *Detroit: Become Human* et ses androïdes, ce qui est particulièrement saisissant quand on sait que le livre fête ses 60 ans cette année.
Comme avec *Midnight*, on pourrait presque recontextualiser ça dans le monde d'aujourd'hui ; avec un voyage vers Bételgeuse en 2500, on reste dans de la SF qui est rapidement expliquée sans tomber dans des détails techniques trop laborieux, mais sans tout de même trop de raccourcis.

Les raccourcis d'ailleurs, parlons-en.
Pendant une bonne partie de ma lecture, c'est ce qui me dérangeait.
Pourquoi les singes qu'Ulysse rencontre sont si semblables aux humain-es, alors même qu'il y avait matière à les rendre si différents ?
Eh bien en fait, tout s'explique vers la fin, et de manière très habile et crédible.

Et c'est ce que j'ai le + apprécié dans ce livre : la crédibilité.
Les sujets sont maîtrisés tout en nous laissant pléthore d'espace de réflexion.
Tout ou presque est expliqué sans nous perdre ou essayer de noyer le poisson pour couvrir des lacunes techniques.
On ne trouve pas vraiment de deus ex, les personnages sont très bien construits, notamment le personnage principal qui n'est pas toujours franchement sympathique (lire : on a parfois envie de lui mettre la tête entre les barreaux de sa cage) et les singes avec d'une part leurs tiraillements intérieurs, et d'autre part leur relation à leur système de société.

C'est un livre à relire, qui donnera à chaque fois du grain à moudre.

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