Laisse fleurir ma main
Dans la tienne
Serre-la doucement
Doucement
Comme un coquelicot
À peine éclos

#Microésie #Microème #Poésie #Poème

#Bruxelles bruine, brume et brouille.
Sur les boulevards nappés de grisaille,
Le ciel est tombé au sol.
On distingue à-peine quelques silhouettes esseulées :
Ombres nocturnes, fantômes et spectres ;
Elles rôdent, font la ronde et rient dans les rues.

Bruxelles brume, fume et s'allume.
Pas de feux dans les âtres,
Pas de joie dans les êtres.
Les cœurs hibernent, l'amour se terre.
Un frisson s'insinue en silence.
La vie s'éteint, se met en veille.

Bruxelles s'encape, s'occupe, s'opaque.
Sous le manteau froid de décembre,
La ville s'endort en ronflons sonores.
De chuchotis en chatoiements chétifs,
Le temps passe à petits pas.
L'automne se précipite brusquement à nos pieds.

#Microésie #Microème

Je m'éloigne du quotidien
Mon itinéraire se termine, de nouvelles portes vont s'ouvrir
Mes errances poétiques vont changer de port, de paysage.
#microeme

L'épine amère des jours aux creux des rides
Et la porte du destin qui s'ouvre au soir.
Vieillir des massacres du monde.
#microeme

Quand nos gestes seront ridés et nos rideaux déchirés
Que seuls parleront nos regards
Nos solitudes partiront vers la mélancolie des fleurs.
#microeme

Il existe des mots qui souffrent
Dans les ruines du jour.
Des mots dans l'ombre des regards
Des mots sous les barricades des hommes
Comme des champs de morts.
#microeme

Les nuages écrivent de si belles pages
Que les livres se penchent sur les hommes.
Les lignes de la vie sont parfois des poèmes.
#microeme

Au bout du chemin un oiseau immobile
Eclaire de son chant les beautés du monde.
#microeme

J'écris du bout des mots les confins du silence.
#microeme

Dans les chemins du bois
Il y a un silence où l'on ne se perd pas
Un silence qui aime être écouté.
#microeme

Un beau soleil a donné le matin au sentier
L'herbe des champs a parfumé le goût du soleil
Je vais où va le sentier sous le soleil
Les poches pleines du grelot des mots.
#microeme

L'estran en bandoulière,
L'esprit en morte eau
Je me pose sur la marée
Et j'attend la tête dans le bonheur
Que passent les mouettes ivres.
#microeme

Toute blessure cessante
Un sabre quitte une mèche de cheveux
Et court vers l'ombre sanglante de ses souvenirs.
#microeme

Brouhaha d'une averse en mitraille
échos des gouttes qui sautillent aux flaques
comme des cloches marines canardant la brume.
#microeme

L'autre est une fleur qui regarde passer les mots.
#microeme

J'ai traversé la terre comme un brouillard
Corps de néant sans courant d'air
Fusion consentie, refus de l'inévitable
Occurrence d'une vie au seuil de la racine.
#microeme

L'usure de demain sera-t-elle la derniere ?
Pourrai-je encore boire la clarté des visages
Et respirer la joie des regards ?
#microeme

Au milieu de mon âge
J'ai perdu la force des foulées
Les sentiers de la mémoire
Et les indices de la vie.
Au milieu de mon âge
Je connais le langage de la lumière
Et je peux dormir avec les arbres.
#microeme

Je me suis posé au coté de mon âge
Et j'ai ouvert la fenêtre sur la lune.
Au loin, une guitare réinventait ma vie
Tandis que mourait le temps naguère.
#microeme

Les paysages des mots ouvrent sur nos vertiges
Jamais sur nos exils
Et si parfois nous pouvons expier et pleurer sur eux
Les mots resteront toujours le refuge de nos espaces premiers.
#microeme